TURQUIE
- Juillet / Août 2004
2ème partie
En bleu, notre trajet, en rose nos étapes
Jeudi 15 Juillet :
Goreme - Aksaray - Konya - Beysehir 320 Km de bonnes routes (excepté
travaux avant Aksaray)
Hier soir nous avons fêté le 14 juillet (enfin moi, car Monique
était allée se coucher) avec des voisins charmants qui nous ont offert
le champagne.
C'est à regret que nous quittons Goreme mais il faut bien continuer le
voyage. Nous partons en direction de la mer. En route nous faisons le
plein de gasoil dans une station Total qui propose l'euro diesel et
l'accueil est digne de la Turquie. Non seulement on vous fait le plein
mais en plus on nous lave le camion, nous offre le thé et des boites de
mouchoirs ! Et quand on veut laisser un pourboire, c'est un refus net
et catégorique ! Ce n'est pas la première fois que cela nous arrive.
Avant Aksaray nous nous retrouvons dans une zone de travaux et sommes
très perplexes quant à la façon de travailler des turcs. La route que
nous empruntions était doublée et au lieu de faire une voie puis
l'autre, ils font les 2 voies en même temps, la route restant ouverte à
la circulation. Nous roulions donc au milieu du chantier, évitant gros
engins et rouleaux compresseurs et abîmant bien entendu leur travail.
Pas étonnant qu'une fois terminée, la chaussée neuve soit aussi
dégradée ! Mystère !
En arrivant à Aksaray nous découvrons le deuxième volcan qui limite la
Cappadoce (le Hassan Dagi, 3200m)
La route est monotone
jusqu'à Konya (longue ligne droite de 140 km) puis devient plus
agréable. Nous traversons un zone montagneuse et verte avant d'arriver
à Beysehir et son lac. Nous avons aperçu un troupeau de
dromadaires en pleine montagne ! Étrange vision.
Le temps se gâte et un bel orage se prépare. Nous décidons donc de nous
arrêter et trouvons un restaurant qui fait aussi camping. En fait nous
stationnons derrière le restaurant dans un endroit clos et bénéficions
d'un sanitaire assez sommaire (le nôtre nous conviendra mieux). Repas
au resto, simple mais très bon et dans les prix normaux turcs (6 euros
par personne). Nuit très calme.
Vendredi 16 Juillet :
Beysehir - Egirdir - Isparta - Antalya (320 km)
Avant de quitter Beysehir, nous allons visiter la mosquée Esrefoglu.
Elle date du 13ème siècle et a la particularité d'être en bois. Superbe.
Route agréable de qualité moyenne (plutôt bonne sur l'échelle des
valeurs
turque mais la tôle ondulée goudronnée est quand même bien présente par
endroit). Egirdir est une ville sympathique, au bord d'un lac bleu
presque comme
ceux du Verdon et entouré de hautes montagnes. Une halte sur la
presqu'île qui
prolonge la ville nous permet de pique-niquer dans un lieu bien
agréable.
Isparta, ville de la rose, "Grasse" turque est bien décevante. Nous
n'avons pas vu une plantation de roses aux alentours et la ville en
elle-même
n'est pas belle.
La redescente vers Antalya est magnifique. Nous suivons des gorges et
des
retenues d'eau pour arriver au niveau de la mer. Antalya est une grande
ville
moderne située dans un site assez exceptionnel puisque son golfe est
entouré de
montagnes dépassant les 3000 m. La ville en elle-même est plutôt moche
à
l'exception de la vieille ville qui entoure le petit port. Nous nous y
promenons
avec plaisir à la découverte de vieilles maisons ottomanes plus ou
moins bien
restaurées. Un orage nous fait nous réfugier dans une ancienne mosquée
et
rafraîchit considérablement l'atmosphère (nous passons de 30° à
21°).
De retour au camion, nous attend une mauvaise surprise. Nous découvrons une infiltration d'eau au niveau de la capucine. Heureusement nous avons de quoi réparer le joint qui semble être en cause. Les mauvaises routes turques font souffrir le matériel, à moins que ce ne soit un défaut de fabrication (il semble manquer du mastic). Dès notre retour nous mettrons le concessionnaire sur l'affaire ! En attendant, espérons que notre réparation sera efficace et qu'il ne pleuvra pas trop. Inch'Allah. Nuit dans un parking gardé près du stade.
Samedi 17 Juillet :
Antalya - Cirali (90 km)
Petite étape jusqu'au village de Cirali, havre préservé du tourisme de
masse où nous trouvons une belle plage près de laquelle nous pouvons
poser notre camping-car sous d'immenses pins parasols. Nous sommes
autorisés à y passer la nuit (contre 5millions). L'environnement est
très vert et montagneux, la mer bleu et limpide et presque trop chaude.
Une famille turque pique-nique à côté de nous et s'approprie (sans rien
nous demander) nos chaises et notre table lorsque nous partons nous
promener en scooter. Nous nous en apercevons mais les laissons faire. A
notre retour il nous invitent à boire le thé avec eux, nous offrent des
abricots. Les 2 femmes portent le foulard et se baignent habillées !
L'une d'elle nous demandera de se changer dans le camping-car ce que
nous acceptons volontiers. En remerciement elle reviendra avec deux
belles tranches de pastèque.
En dehors de la plage, il y a à Cirali le site de Chimère où l'on peut voir après une ascension d'un kilomètre, des flammes (une douzaine) sortant de la roche. La légende parle du souffle d'un monstre. C'est en fait du méthane qui sort de terre et s'enflamme au contact de l'air. Curieux et intéressant phénomène.
Dimanche 18 juillet :
Cirali - Kas (130 km)
C'est dimanche, et comme tous les peuples riverains de la belle bleue,
les turcs viennent passer leur journée de repos au bord de mer. Aussi
sommes nous réveillés aux aurores par une famille qui s'installe près
de nous et fabrique un abri en pierre pour protéger du vent leur
théière et le feu qui la chauffera toute la journée. Pour se faire
pardonner la maman nous offre un bon thé lorsque nous émergeons du
camping-car. Encore une illustration de l'hospitalité des turcs. Nous
avons des leçons à prendre. Il est à noter tout de même que cette
extrême gentillesse s'efface dans les lieux touristiques où l'intérêt
prime comme partout dans le monde. Nous hésitons à rester, l'ambiance
promet d'être sympathique avec nos nouveaux voisins. Mais un vent fort
se lève, la plage est envahie et nous décidons donc de poursuivre notre
route comme prévu.
Une petite précision concernant les femmes voilées et leur tenue de bain. Monique a étudié la question de près. En fait elles portent un maillot constitué d'un voile sur la tête, d'une tunique et d'un pantalon, le tout étant en nylon et cachant parfaitement toute forme physique. Certaines mettent un masque et un tuba par dessus le voile et il faut avouer qu'en dehors de toute considération morale et autre c'est assez amusant. Se côtoient sur la plage des turques modernes en bikini et d'autres dans cette tenue d'un autre monde et cela tout naturellement.
La côte entre Finike et Kas se révèle tout à fait belle avec des criques inaccessibles, des îles et des montagnes plongeant dans la mer.
Kas est un petit port assez touristique mais qui a gardé son charme. Sa situation est magnifique, son port agréable et certaines de ses petites rues très mignonnes. Il fait fasse à l'île grecque de Megisti qui est très proche de la côte. Cela nous donne l'occasion d'écouter des radios grecques aux musiques si particulières et qui sonnent chaud à nos oreilles.
Lundi 19 Juillet : Kas -
Oludeniz (130 km)
Après un bon bain au saut du lit dans la grande bleue, nous prenons la
direction d'Oludeniz. La côte est toujours aussi belle et minérale.
Nous nous arrêtons à Patara pour voir un site archéologique mais la
température (36°) et l'heure (13h) nous font renoncer au projet. Le
village n'étant pas spécialement beau et la mer inaccessible nous
décidons de repartir non sans nous arrêter chez la femme de
l'instituteur du coin qui propose aux touristes ses gozlemes. Nous
voilà installés sous une tonnelle, assis sur des coussins à raz le sol
(recouvert de tapis). Notre hôte prépare devant nous ses délicieux
gozlemes (sorte de crêpes farcies et cuites sur une plaque bombée et au
feu de bois). Elle est entourée de ses deux filles avec qui nous
conversons un peu (leur anglais est très approximatif ). Quel délice !
La boisson est leur yaourt liquide (délicieux à condition de ne pas le
saler comme c'est l'habitude ici) et du traditionnel thé. Nous
repartirons ravis de cette rencontre avec en plus une énorme grappe de
raisin offerte pour la route.
En route nous refaisons un plein d'essence chez Total et nous avons à nouveau droit au thé offert pendant que l'on nous sert ! Les turcs ne supportent pas les voitures sales et quand ils ont vu l'état de notre camping-car ils ont proposé de le nettoyer. Il en avait vraiment besoin et j'ai dit oui. 5 ou 6 jeunes se sont alors mis à l'œuvre et en rien de temps nous nous sommes retrouvé avec un véhicule quasiment neuf. Quelle efficacité ! Et en plus avec des sourires et des gestes d'amitiés faisant chaud au cœur. Cette fois-ci notre pourboire n'a pas été refusé mais il était amplement mérité ! Vraiment le sens du service est une réalité en Turquie.
Arrivés à Oludeniz, station réputée pour sa plage et son lagon digne de ceux du pacifique, nous trouvons une petite ville hyper saturée de touristes. Certes le cadre est beau mais il a été surexploité. Impossible de trouver un coin en dehors des campings pour poser notre camping-car. Grâce au scooter nous découvrons les environs (et un beau coucher de soleil). Le scooter est vraiment le complément idéal du camping-car ! La plage est belle mais l'eau pas très propre malgré sa couleur turquoise. Nous avons assisté au retour des bateaux qui partent la journée à la découverte de cette magnifique côte. Le débarquement de ces centaines de touristes (une douzaine de bateaux sont arrivés ensemble) directement sur la plage est un spectacle peu commun. Cela ne donne pas envie de tenter la promenade car en fait on vous propose de découvrir des plages isolées sur lesquelles 500 touristes débarquent ensemble !!!!
Mardi 20 Juillet :
Oludenuz - Datça : 250 km
Nous projetions de faire une étape courte pour nous poser sur la très
belle plage de Dalyan et profiter un peu de la mer. La côte est
toujours aussi belle mais très peu accessible.
Malheureusement, arrivés à Dalyan un vent très violent rendait cette plage de sable fin plus proche de l'enfer que du paradis attendu. Nous poursuivrons donc notre route vers Marmaris (très beau site mais grande ville) et la presqu'île de Datça (très sauvage et austère). Impossible de trouver un coin vers Hisaronu. Mer très sale, sable marron, plage très étroite, beaucoup de maisons à l'abandon. La presqu'île n'offrant aucun accès à la mer en dehors de 2 campings (belle arnaque au camping d'Aktur décrit comme pratiquant des prix raisonnables dans le Routard où l'on nous demande 28 millions pour la nuit ! ) nous arrivons dans la charmant port de Datça où nous nous posons avec bonheur après une journée passée sur de très mauvaises routes ! Bref, pour une étape courte ce n'était pas vraiment réussi. Heureusement Datça est un petit port très agréable.
Nous nous renseignons pour prendre le ferry qui fait la traversée vers Bodrum (nous n'avons pas très envie de nous taper encore de la mauvaise route) mais après avoir vu le tout petit ferry qui doit beaucoup bouger sur cette mer très ventée et obtenu le tarif (150 millions), l'aventure ne nous tente plus.
Mercredi 21 Juillet :
Datça (0 km)
Journée farniente. Nous n'avons strictement rien fait en dehors de la
baignade et tutti quanti et en sommes ravis !
Jeudi 22 juillet : Datça
- Pumakkale (270 km)
Lever tôt (8h15 !) pour une virée en scooter jusqu'à la pointe de
la presqu'île où l'on peut visiter un site archéologique. Nous
découvrons un autre type de paysage où la vie champêtre et pastorale
est très présente (champs d'oliviers, d'amandiers). Nous voyons des
dames gauler les amandes, d'autres les casser à même le sol. Nous
rencontrons beaucoup d'animaux (vaches, ânes, chèvres, moutons). Cela
change énormément du reste de la presqu'île qui est quasiment désert.
Après 37 km de "route" (dont 7 d'excellente piste), nous arrivons sur
le site de Knide. Comme nous l'indiquait notre voisin belge, c'est
effectivement un site très "ruiné" qui vaut surtout pour sa situation
géographique. Mais nous ne regrettons pas cette balade (nos dos
eux oui peut-être).
En début d'après midi nous prenons la direction de Pumakkale. Nous apprécions beaucoup plus la presqu'île de Datça qu'à l'aller; avant-hier c'était la fin d'une longue étape. Par contre la mer y est très peu accessible.
Nous ne faisons pas de halte à Marmaris qui ne présente à nos yeux aucun intérêt en dehors du site magnifique où se trouve cette grande ville moderne. Nous empruntons ensuite avec inquiétude une petite route marquée en jaune sur notre carte. Quand on voit l'état des routes principales on peut s'inquiéter pour celui des secondaires. Et bien non ! Cette route est magnifique, tant dans son parcours (traversée de montagnes, gorges) que pour son profil excellent. Je peux conduire plusieurs heures sans avoir les yeux rivés sur la chaussée pour éviter nids de poule, bosses, sillons, tôle ondulée et autres réjouissances qui caractérisent malheureusement pas mal de routes rencontrées jusqu'à maintenant. Le rêve !! Arrivés à Pumakkale, nous trouvons un petit camping très sympa ou plutôt une piscine très sympa qui réserve une partie de son terrain aux campeurs de passage. Au menu, bain, jacuzzi et farniente (bien mérité après 5h de route), le tout face au site de Pumakkale que nous irons découvrir demain matin avant le gros de la chaleur (nous flirtons avec les 40° la journée en ce moment)
Vendredi 23 Juillet :
Pumakkale - Aphrodisias (100 km)
Matin : Visite du site de Pumakkale à la fraîche (enfin au début)
composé de deux parties : Eaux thermales + concrétions) et site
archéologique d'Hierapolis. Au vue des photos qui suivent, vous aurez
vite compris que nous sommes plus passionnés par les phénomènes
naturels que par les ruines. Le site d'un abord un peu décevant mérite
d'être exploré plus à fond que la "montée à touristes" ; une fois
arrivés au sommet, il ne faut pas hésiter à aller sur la droite et la
gauche, là où il n'y a personne. On y découvre des vasques magnifiques
et une superbe vue sur la vallée et les montagnes environnantes.
La visite nous a pris la matinée (y compris le théâtre antique, bien conservé) et nous apprécierons à sa juste valeur l'immense piscine de notre camping dans laquelle nous nous baignerons avec bonheur et autour de laquelle nous déjeunerons. Vraiment nous ne regrettons pas d'avoir fait un détour jusqu'à Pumakkale.
En milieu d'après-midi nous quittons notre Eden pour le site archéologique d'Aphrodisias (notre mère à tous, puisque Aphrodite était la déesse de l'amour). Les restes de cette ancienne cité sont assez bien restaurés et mis en valeur. L'environnement est très agréable. Nous avons pu découvrir un ancien théâtre (encore un), une agora, des bains (malheureusement fermés), un immense stade de 25000 places et d'autres lieux tout aussi intéressants.
Nous terminerons la soirée dans une oliveraie, à l'abri d'un gros chêne et entourés de poules, oies, dindons. C'est un hôtel restaurant qui ouvre ainsi son verger aux camping-cars, le tout gratuitement (à condition de prendre son repas sur place, repas très correct d'ailleurs). Le patron qui parle français (il vit à Paris), nous propose d'aller ramasser des tomates dans son jardin avant de partir demain. Sympa non ?
Samedi 24 Juillet :
Aphrodisias - Ephèse (Pamucak) 160 Km
Etape de jonction sans grand intérêt. Passons l'après-midi au bord de
mer à Pamucak mais l'eau est très trouble. Dommage, nous nous serions
volontiers posés quelques jours. Il faudra aller voir ailleurs. Visite
en fin d'après-midi d'Ephèse. C'est un site antique assez
impressionnant (magnifiques théâtre, bibliothèque, cadre). On a
vraiment l'impression de se promener dans une ville antique. C'est
assez comparable à Jerash en Jordanie.
la bibliothèque
Dimanche 25 Juillet :
Pumacak - Güzelçamli ( Dilek Milli Park) - 50 km
Pour nous rendre à Dilek Milli Park, nous traversons Kusadasi décrite
comme la "Cannes" turque par le guide du Routard. La comparaison est
très osée !!! Traverser la ville en suivant la mer est bien suffisant,
s'y arrêter est inutile.
Après-midi détente au Dilek Milli Park où nous avons profité des belles
plages de galets. Le parc est une péninsule qui est sauvegardée de
toute construction et recouverte d'une importante végétation. Il fait
face à l'île de grecque de Samos qui est à portée de nage (2 km).
Aujourd'hui c'est dimanche, il y a donc beaucoup de monde sur les
plages (difficile de trouver une place pour stationner si nous étions
venus en camping-car; heureusement c'est avec le scooter que nous
sommes entrés dans le parc) et c'est l'occasion de rencontrer des turcs
sympas qui viennent vers nous gentiment, simplement pour bavarder un
peu. Güzelçamli n'a pas beaucoup de charme la journée, mais se balader
la nuit tombée dans le centre est bien agréable. On y voit les barbiers
raser à l'ancienne leurs clients, tous les petits commerces où l'on
trouve de tout et de rien, les hommes attablés sous les arbres des bars
en train de siroter un thé. Bref une belle douceur de vie. Nous avons
voulu goûter les "kokoreç". On ne nous y reprendra pas. Il semblerait,
au goût et à la texture, que ce soit des abats grillés à la broche
style andouillette. Nous avons trouvé ça plutôt écœurant ! Heureusement
une bonne pâtisserie locale a fait oublier cette malheureuse expérience.
Pas de photo aujourd'hui, j'avais oublié l'appareil photo dans le
camping-car !
Lundi 26 juillet :
Güzelçamli - Gümüslük (presqu'île de Bodrum) 180 km
Après beaucoup d'hésitations, nous revenons sur nos pas pour voir
Bodrum et sa presqu'île que les guides disent superbes bien qu'envahis
par les constructions. La route traverse souvent de beaux paysages (lac
de Bafa, montagnes couvertes d'oliviers, cyprès). La presqu'île de
Bodrum est certes belle mais chaque coin de plage est occupé par des
hôtels ou d'immenses lotissements et il est très difficile de trouver
une étape. Torba est inaccessible ainsi que les villages suivants.
Il nous faudra aller jusqu'à Gümüslük (par un route correcte, contrairement à ce que disent les guides) pour trouver un coin sympa. Gümüslük est épargné par les constructions et reste à l'échelle humaine. C'est un petit port au bout de la presqu'île où il fait bon vivre. La plage est étroite mais l'eau très propre. Plein de restaurants la bordent et proposent poissons et autres produits de la mer. On sent quand même que l'on est dans une région touristique car pour la première fois on nous facture des frais de couvert et le pourboire est pris d'office.
Mardi 27 juillet :
Visite à scooter de la presqu'île et de Bodrum
Le tour de la presqu'île offre de belles vues. La côte est très
découpée et il y a toujours une île ou un îlot pour vous empêcher de
voir le grand large. Très peu de plages et beaucoup de constructions
dont certaines inachevées et à l'abandon comme on peut le voir un peu
partout en Turquie.
Bodrum est dans un cadre charmant (belle baie fermée) mais quand on rentre dans la ville, c'est le choc. Il y a des millions de touristes qui déambulent dans des tenues à faire dresser les cheveux sur la tête du moins pratiquant des musulmans. Ca mange, ça boit, ça consomme et tout le charme de Bodrum, qui en a malgré tout, disparaît. Vite fuyons !!!!!!!!!!!!
Tout compte fait, la presqu'île de Bodrum et Bodrum ne méritent pas vraiment le détour, surtout si l'on n'a pas trop de temps devant soit. Et dans cette profusion de pièges à touristes, Gümüslük est un havre de paix.
Site de Gümüslük
Mercredi 28 Juillet :
Gümüslük - Sifne (environs de Cesme) 370 km
Etape de jonction. Beaux paysages de montagne entre Milas et Aydin avec
un passage dans un conglomérat de blocs de granit rose orangé.
Autoroute jusqu'à Cesme. Difficulté à trouver le camping de Sifne mais
une fois installés cela ressemble un peu au paradis. La plage est
magnifique avec une eau turquoise du plus bel effet. Le coin n'est pas
très sauvage mais il est bien difficile d'en trouver (accessible en
camping-car) sur cette côte. Nous allons probablement nous poser un peu
et profiter de la mer.
A la réflexion, la côte turque ne tient pas tout à fait ses promesses
par rapport à la Grèce. Sa beauté n'est pas en cause, c'est plutôt son
accessibilité très souvent difficile de par sa nature ou par la
présence de résidences touristiques privées occupant les lieux.
Jeudi 29, Vendredi 30 et
Samedi 31 juillet : programme minimal
Farniente, resto, visite de Cesme (sympa), bavarder, manger, prendre
l'apéro avec les voisins (super sympas) ....
Les rencontres avec d'autres camping-caristes ont été rarissimes pendant ce voyage alors lorsque nous nous retrouvons, les conversations vont bon train ! Samedi après-midi nous avons visité à scooter la presqu'île de Cesme. C'est assez joli surtout vers le sud où l'on trouve de belles plages (bondées et à l'accès payant !) et peu de constructions abominables. Le Nord est plus rupain. On y croise beaucoup de gros 4X4 ou belles limousines (Porches, Mercedes etc). Le contraste est saisissant entre ces jeunes modernes et circulant en BMW et les paysans se promenant avec leur charrette, leur âne et leur femme voilée ! Il est agréable de se promener sur le port de Cesme et dans ses petites ruelles.
Port de Cesme
Place (Cesme)
Dimanche 1er Août :
Cesme - Izmir - Foça - Bergama (140 km)
Le vent violent (qui nous saoûle depuis 3 jours) nous décide à partir
vers Bergama. Izmir est une grande métropole sans aucun charme et nous
ne faisons que la traverser par le périphérique (spectacle désolant de
ces milliers de maisons non terminées et ressemblant plus à des taudis
qu'à autre chose).
En route nous faisons escale à Foça (Phocée). C'est la patrie des
phocéens qui ont quitté (on se demande bien pourquoi) cette belle
petite ville pour conquérir le monde et créer Marseille dans un
environnement très proche de celui de Foça. Belle balade sur le port et
dans les petites rues ombragées par des vignes vierges. Possibilité de
faire étape près de plages assez belles mais bondées en ce
dimanche.
Foça
Nous préférons continuer en suivant la côte qui est magnifique jusqu'à YeniFoça. Ensuite c'est un paysage d'apocalypse que nous traversons (immense zone industrielle, raffineries, ferrailleurs, centrale thermique etc...) avant de rejoindre Bergama. En route nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant pour manger des mantis (sorte de raviolis recouverts de yaourt et de paprika). Nous n'avions pas encore eu l'occasion de goûter ce plat qui est succulent. Nous sommes servis par un jeune garçon qui ne ménage pas sa peine et est ravi de nous dire quelques mots en français que son patron lui apprend au fur et à mesure du service. Ce patron avait travaillé 6 ans à Caen et parlait parfaitement le français. Au moment de partir il nous a offert un sac plein de tomates et de poivrons de son jardin. Vraiment les Turcs ont le sens de l'hospitalité !
Lundi 2 août : Bergama -
Assos (190 km)
Visite du site antique de Bergama le matin. La situation géographique
est comme souvent très bien choisie mais les vestiges sont quand même
très "ruinés" ! La ville est très animée (jour de marché)
Nous prenons la direction d'Alibey où mer et terre s'imbriquent au point de ne jamais savoir où se trouve le large. Beaux paysages mais pas de plage digne de ce nom.
Nous décidons, malgré la mauvaise route et la forte circulation rencontrée ce jour de poursuivre notre chemin jusqu'à Assos. La route est pénible mais nous terminons par une route côtière non marquée sur notre carte, de bonne qualité (bien meilleure que la nationale) et qui nous conduit directement à Assos ou plus précisément à la plage de Kadirga à 4 km d'Assos. Là nous trouvons un coin tranquille au bord d'une belle plage de galets avec une eau très propre, le tout face à l'île grecque de Lesbos. Cela fera une belle étape. Le soir nous prenons la direction d'Assos, magnifique petit port niché au pied d'une falaise et aux vielles maisons de pierres. Heureusement que nous y sommes allés en scooter car l'accès en camping-car est impossible (parking / camping à mi chemin en direction du port puis y aller à pied). Soirée resto sympa (nourriture assez quelconque tout de même)
Mardi 3 Août : Assos -
Alexandria - Dalyan - Canakkale - Ecebeat - Kabatepe (140 km)
Matinée et début d'après-midi, plage dans une eau claire et chaude.
Pique-nique sous les oliviers. Un farniente magistral !
Nous quitterons un peu à regret ce coin de paradis en milieu
d'après-midi. Pour rejoindre Canakkale nous suivons plus ou moins la
côte par une petite route sur laquelle nous rencontrons plus de
tracteurs, d'ânes, de chèvres et de vaches que d'automobiles. Les
signes amicaux des personnes croisées lors de la traversée de petits
villages on ne peut plus simples, nous font chaud au cœur. Les paysages
sont très sauvages.
Peu avant d'arriver à Canakkale, on découvre une vue magnifique sur le
détroit des Dardanelles (65 km de long entre la mer Egée et la mer de
Marmara). Canakkale est une ville sans aucun charme. La traversée du
détroit dans sa partie la plus étroite (1,3 km) est un moment fort.
Nous changeons de continent !
Nous ferons étape sur le charmant petit port de Kabatepe (voir commentaire dans la page étapes) qui nous avait été indiqué par Servet et Roselyne rencontrés à Cesme. Une bonne adresse !
Mercredi 4 août :
Kabatepe - Grèce
Nous n'en revenons pas. Cela fait 4 semaines que nous sommes en Turquie
et le temps a passé si vite ! Nous quittons aujourd'hui ce beau pays où
en dehors du réseau routier, nous avons éprouvé tant de plaisir. La
relecture de notre carnet de route nous rappelle combien ce séjour a
été riche. Tous ceux qui ont essayé de nous décourager de venir
devraient faire ce beau voyage et beaucoup de clichés et d'à priori
tomberaient.
Le passage de la frontière est toujours aussi folklorique mais un peu
plus rapide qu'à l'aller car nous sommes moins nombreux. Les grecs (JO
obligent ?) se montrent tatillons (surtout avec les turcs) et il nous
faut en tout 1 heure pour passer d'un pays à l'autre !
Nous réglons d'un coup de fil notre changement de réservation pour le
passage Grèce - Italie et filons (sur un réseau routier digne de ce nom
!) vers Olympiados retrouver un petit coin de paradis que nous avions
découvert il y a quelques années (voir commentaire en page étapes). Si le paradis s'est
transformé en enfer, nous passons quand même une excellente soirée à
Olympiados où nous retrouvons la gentillesse des grecs et quelques
plats typiques comme les poulpes grillés qui font notre régal.
Jeudi 6 août : Olympiados
Nous trouvons une autre crique un peu plus calme (du moins la nuit) et
profitons de la mer belle, bleue, chaude avec une plage de sable blond
.... et occupée par de très (trop) nombreux touristes (beaucoup de
macédoniens dont la vertu première n'est pas la discrétion; cela nous
change des turcs !). La musique sur la plage nous énerve un peu mais
nous n'avons pas le courage de repartir. Balade en scooter vers
Halkidiki. Petite taverne le soir à Olympiados.
Vendredi 7 août :
Olympiados - Ioanina
Il a plu cette nuit !!! Branle-bas de combat à 2h du matin pour ranger
les chaises et la table. Le scooter lui se rincera un peu, ça ne lui
fera pas de mal. La réparation de la capucine va-t-elle être efficace ?
C'est le meilleur moyen de la tester. Il semble que oui. Tant mieux. Ce
matin le temps n'est pas terrible mais nous hésitons à bouger. Nous
traverserons la Grèce demain, quand les plages sont encore plus bondées.
Le temps en a décidé autrement. Un violent orage nous a conduit à
partir plus tôt que prévu et nous avons pris la direction du nord en
passant par Thessalonique, Grevena et Metsovo. Nous n'avions jamais
pris cet itinéraire (entre Gravena et Metsovo). C'est une belle route
de montagne qui ne nous semble pas plus rapide que la voie plus au
nord. Arrivés tard à Ioanina, nous préférons dormir au camping (beau
mais boite de nuit assez proche !)
Samedi 7 août, Dimanche
8 août : Ioanina - Messopotamo (Région de Parga)
Nous rejoignons Mesopotamos (plage d'Amoudia) et sa belle plage que
nous connaissons déjà. La côte est magnifique. Le camping sauvage
semble plus contraint qu'avant mais nous passons quand même 2 jours
bien agréables à profiter de cette belle mer grecque (définitivement la
Turquie ne soutient pas la comparaison) et des petites tavernes
environnantes. Le dimanche, la police vient nous dire que le camping
est interdit mais comme d'habitude personne ne bouge, surtout pas les
grecs qui sont assez nombreux à faire du camping sauvage
Nous
prenons la bateau dimanche soir. C'est la fin d'un beau voyage !