- 7/8 mai : L'embarquement et le départ
Nous embarquons dimanche 7 au matin mais le Grande Nigeria reste au
port
jusqu'au 8. Nous chargerons notre fourgon le soir venu. Ouf, notre
embrayage ne nous a pas lâches au dernier moment. Nous verrons ça en
Europe maintenant. Nous sommes très bien installés dans notre cabine,
propre et spacieuse. Le cuisinier italien nous prépare de délicieux
repas, le capitaine et les membres d'équipage sont charmants. Bref tout
ça est de bonne augure. Nous ne sommes que 3 couples (un couple
allemand Gisela et Olaf, Annie et Bernard et nous) et l'ambiance est
très bonne.
Nous vivons en direct les résultats des élections et sommes ravis
d'apprendre la déculottée de MLP.
Pas très beau temps mais sous les anoraks nous sommes en Tshirt ! Nous
nous protégeons juste de la pluie :-)
- 9/10/11/12 Mai :
Nous remontons vers le Brésil. En route nous fêtons mon anniversaire.
La vie s'organise, rythmée par les repas, pris à heures normales cette
fois (7H30 - 12H00 - 20H00), les parties de Baby-foot, la salle de gym,
les jeux de société. Gisela ne parle qu'allemand mais Olaf très bien
l'anglais. On arrive donc à communiquer et c'est bien agréable.
Première escale, Paranaguay. Nous ne verrons que le poste de douane de
cette ville où nous devons nous présenter pour que le douanier voit nos
binettes.
Deuxième escale, Santos. Cette fois nous pouvons descendre quelques
heures. Nous y découvrons, en compagnie d'Olaf, un joli centre ville
avec de vieilles bâtisses souvent abandonnées mais aussi en rénovation.
- 13 Mai : Rio de Janeiro
A la mi-journée, nous voilà rendus face à Rio de Janeiro.
Malheureusement, à cause du retard pris ces derniers jours, notre quai
n'est pas libre. Nous attendons donc à l'ancre face à la plage de
Copacabana. Vue de l'océan, la baie de Rio est toujours aussi magique.
- 14 mai : Rio de Janeiro
L'entrée dans la baie de Rio est toujours un moment magique. Nous
sommes tous sur le pont pour en profiter.
Copacabana en fond
Nous frôlons le Pain de Sucre
L'aéroport national, situé en pleine ville, nous fait son spectacle
Beau bâtiment moderne. Mais qu'abrite-il ? Nous l'ignorons.
Nous avons 4 heures devant
nous pour aller à terre. Chacun, en fonction de sa connaissance de Rio,
organise sa visite. Nous nous entassons à 6 dans un taxi qui nous
dépose dans le quartier de Santa Teresa, nos coéquipiers poursuivant
leur route vers le Corcovado (nous y sommes déjà allés 2 fois) ou
Copacabana.
Santa Teresa est décrit comme un vieux quartier rappelant Montmartre.
Nous devions prendre un tramway qui nous aurait conduit au sommet du
quartier mais malheureusement il ne fonctionne pas le dimanche !
Sur ce viaduc, passe le
tramway qui relie la ville moderne au vieux quartier de Santa Teresa
C'est donc à pied que nous gravissons la colline. Nous empruntons tout
d'abord une rue qui grimpe ferme mais qui est plutôt glauque. Nous
préférons faire demi-tour et nous
trouvons un peu plus loin l'Escardaria Selaron avec ses escaliers et
ses murs recouverts
de carreaux de céramique. C'est l'attraction du coin.
Nous
rejoignons le Parc des Ruines qui abrite outre un parc, une ancienne
demeure plutôt délabrée, aujourd'hui reconvertie en centre culturel. On
y trouve également un petit bar où nous buvons de bons jus de fruit. Un
orchestre s'installe. Dommage que nous devions partir ! La
vue y est superbe sur le Pain de Sucre.
- 15 mai : Vitoria
C'est dans l'après-midi que nous arrivons à Vitoria, dernière étape
brésilienne. C'est certainement le port le plus impressionnant. Nous
passons sous un immense pont routier, longeons la ville, louvoyons dans
un étroit chenal avant de faire un spectaculaire demi-tour dans un
mouchoir de poche. Nous sommes tous sur le pont pour admirer ce
spectacle.
- 16 au 23 mai : La grande traversée
Nous mettons 7 jours pour traverser l'Atlantique. Comme les deux fois
précédentes, c'est un véritable désert maritime que nous traversons.
L'océan est très calme. Seuls des poissons volants agrémentent nos
journées. Nous apercevrons toutefois une baleine la veille de notre
arrivée à Dakar. Annie voit une tortue. Nous visitons le poste de
pilotage et la salle des machines. C'est toujours intéressant. Mais
cette fois, pas de fête lors du passage de l'équateur ! Dommage car
c'était bien sympathique. Nous faisons le traditionnel exercice de
sécurité avec embarcation dans le canot de sauvetage. Lecture,
baby-foot, ping-pong, jeux de société, films, vélo elliptique au
gymnase agrémentent nos journées. Sur ce bateau les repas sont pris à
heures normales (7H30 / 12h00 / 20h00). On a moins l'impression d'être
en maison de retraite :-) Nous prenons nos habitudes avec Gisela et
Olaf (ping-pong, Rummickub et jeux), Bernard et Annie passant beaucoup
de temps dans leur cabine. Nous jouons parfois au baby-foot avec les
membres d'équipage, moments de convivialité bien agréables. Olaf qui a
été champion en Allemagne, m'initie au ping-pong. Je progresse,
je progresse .... Le Capitaine nous annonce que l'escale à Banjul est
annulée. Nous sommes ravis, 2 jours de gagnés et 150€ de visa
économisés (visa obligatoire même si on ne descend pas du bateau ! ).
Mais il nous dit aussi que nous allons attendre 3 jours à l'ancre
devant Dakar !!! Ça c'est moins drôle ! On fera avec, c'est ça la vie
de marin !
- 23 - 24 Mai : attente à l'ancre face à Dakar
Finalement nous entrons en début de soirée au port de Dakar ce qui nous
permettra d'avoir la journée pour descendre
à terre demain.
- 25 Mai : Dakar - Île de Gorée
Nous embarquons vers l'île de Gorée d'où partaient les
esclaves vers les Amériques. Bouleversante visite d'une maison de
négriers qui vivaient confortablement au premier étage alors qu'au rez
de chaussée des êtres humains étaient traités comme du bétail. Les
esclaves étaient pesés, engraissés s'ils n'atteignaient pas le poids
règlementaire, entassés par sexe et âge dans de minuscules pièces,
jetés aux requins
s'ils étaient malades puis entassés dans des bateaux vers le Nouveau
Monde. Portugais, espagnols, français et hollandais ont participé à
cette sombre histoire de notre humanité.
Salle de pesage et cachot
De grands hommes sont venus se recueillir sur Gorée
Aujourd'hui Gorée,
île musée et de la mémoire, est habitée par 1800 personnes qui vivent
dans ces anciennes maisons d'esclaves. Elle est protégée par l'UNESCO,
le gouvernement sénégalais et de nombreuses associations dont France
Liberté de Danielle Mitterand. Elle a un certain charme avec ses
maisons colorées et ses ruelles fleuries. En ce jour de l'Ascension, de
très nombreux sénégalais viennent s'y recueillir.
-
26 mai au 2 juin : Dakar -
Hambourg
Nous quittons Dakar au petit matin en direction d'Hambourg, sans escale.
28 mai : Nous longeons pendant quelques heures les Îles Canaries. Des
thons, des dauphins et même une baleine nous accueillent dans ces eaux
calmes. Nous captons un réseau téléphonique espagnol et, à l'instar des
membres d'équipage, nous replongeons dans le monde de la communication.
L'île volcanique de Lanzarote
30 Mai : Nous suivons les
côtes du Portugal et de l'Espagne. La mer est lisse, pas une vague, un
vrai lac. Nous observons des dauphins par centaines. Nous n'en n'avions
jamais autant vus. Ils viennent par groupes surfer sur les vagues du
bateau. Nous apercevons aussi des jets de baleines. Nous entrons en fin
d'après-midi dans le golfe de Gascone, lui aussi très calme. Tant mieux
! Les jours rallongent, le crépuscule prend son temps, le ciel est
limpide et lumineux. Nous avons définitivement quitté les zones
tropicales et équatoriales.
Superbe coucher de soleil sur l'océan
31 mai : Golfe de Gascogne
Ce
matin nous voyons deux belles baleines et non plus seulement leur jet.
Superbe ! Le golfe de Gascogne est traversé sur un océan plus plat
qu'un lac de montagne ! Nous voilà face aux côtes françaises. La Manche
est aussi calme que l'Atlantique.
- 2 et 3 juin : Hambourg
Après 25 jours de mer nous arrivons à Hambourg où nous avons décidé de
débarquer. Nous laissons Annie et Bernard qui continuent jusqu'à
Anvers. Depuis le Portugal, nous avons navigué sur une mer d'huile.
Olaf très gentiment nous prend en charge pour effectuer les formalités
de sortie du port qui nous prennent quand même plus de 4 heures
(fouille complète du fourgon avec chien au bas du Cargo, service
d'immigration sur le bateau, démarches auprès du port pour pouvoir
sortir et aller à la douane faire enregistrer l'entrée du véhicule en
Europe, retour au port pour avoir l'autorisation officielle d'entrée en
Europe). Qui a dit que les douanes sud-américaines étaient tatillons ?
Nous changions de pays en 30 minutes maxi là-bas !
Heureux d'êtres enfin libres, nous nous quittons sur le port
Et
votre embrayage ? me
direz-vous. Eh bien il a parfaitement fonctionné pendant toutes ces
démarches. C'est donc sereins que nous prenons la direction du sud.
Petit arrêt à un supermarché pour remplir le frigo et là ........ plus
d'embrayage ! La pédale s'est lamentablement effondrée sur le plancher
et refuse obstinément de retrouver de la vigueur !!! Nous sommes
vendredi soir, veille du long week-end de Pentecôte. Autant dire qu'il
est impossible de trouver un garagiste et en plus nous ne pouvons
absolument pas bouger.
Nous appelons donc notre assistance IMA qui prend les choses en main.
Remorquage du fourgon dans un parc sécurisé, hébergement pour nous à
l'hôtel. Le lendemain nous sommes rapatriés en avion sur Paris où nous
attendrons la fin de la réparation. Nous y retrouvons plus tôt que
prévu mais avec joie nos enfants et petits-enfants.
Drôle de fin de voyage. Nous nous
consolons en nous disant que si cela nous était arrivé en Uruguay juste
avant le départ du bateau, la situation aurait été bien plus compliquée
et coûteuse. D'ailleurs nous nous félicitons d'être restés une semaine
sans rouler à Montevideo car nous n'avons parcouru que 30 km
aujourd'hui !!!
Drôle de fin de voyage !
|