- 7 décembre : Puerto Madryn - Camarones
Journée de transition et avant tout de rencontres. Les 320 km qui
séparent nos deux étapes sont plutôt monotones. Ce n'est qu'une pampa
plate et balayée par le vent. Pas un village, une station service
perdue au milieu de nulle part, pas d'animaux, pas une âme qui vive et
une route désespéremment droite. La bifurcation vers Camarones offre
des paysages plus vallonnés et quelques maisons font leur apparition.
Camarones est une petite ville du bout du monde, aux larges avenues
surdimensionnées, aux maisons vieillottes et d'un autre temps. Mais
c'est une village charmant où l'on se sent bien. Lorsque l'on demande à
l'office du tourisme ce que l'on peut faire ici, on nous répond "vous
reposer" !
La journée a été riche en rencontre avec d'autres voyageurs. Tout
d'abord au camping ce matin, nous faisons la connaissance d'un couple
suisse très sympathique avec qui nous échangeons beaucoup. Ensuite nous
retrouvons par hasard Annie et Bernard. Enfin, au camping de Camarones,
nous passons une très agréable soirée en compagnie de belges,
irlandais, allemand et australienne. Tout ça en anglais bien sûr.
- 8 décembre : Réserve de Cabo dos Bahias
Superbe journée passée dans cette réserve que nous atteignons par une
belle piste de 28 km. Outre les très beaux paysages, on peut y observer
énormément de manchots de Magellan, des lions de mer, des guanacos
etc.... Une chemin suspendu nous permet d'être au plus près des lieux
de nidification des manchots et de les voir évoluer sans qu'ils ne
prêtent la moindre attention à notre présence. Parfois l'un d'eux nous
observe avec beaucoup de curiosité mais n'est nullement effrayé. C'est
vraiment une expérience unique. De plus, dans cette réserve, beaucoup
moins connue que celle de Punta Tombo, nous sommes les seuls visiteurs.
C'est très agréable, seuls au milieu de milliers de manchots ! Détail
qui compte également, ici l'entrée est gratuite.
Voir une vidéo
Nous allons ensuite vers le Cabo Dos Bahias par la piste et avec le
fourgon. Le lieu est superbe. Peut-être aurait-il fallu faire cette
balade à pied pour en profiter encore plus mais nous n'étions pas
certains que cela soit autorisé.
Belle piste pour rejoindre le parc
Tous ces guanacos ne cessent de nous éblouir
Nous voilà au milieu des manchots qui montent la garde au pied de leur
nid
En route pour le bain !
Les plages sont bondées
Au loin une île occupée par des lions de mer
Vers le Cabo dos Bahias
De retour au camping nous
retrouvons nos voisins belges et irlandais avec qui nous échangeons
longuement.
Coup de gueule : Dans la soirée arrivent deux couples de notre groupe
CCRSM
que nous n'avions pas vu depuis Montevideo. Ils ne jugent pas utile de
s'installer avec nous et disparaissent aussi vite que ce qu'ils sont
arrivés. Cela nous laisse perplexes et ne fait que confirmer ce
sentiment que nous avons depuis notre arrivée en AMS. Nous pensions
avoir tissé des liens d'amitié lors
de notre préparation du voyage en Asie, ce n'est manifestement pas le
cas.
C'est dommage et décevant, mais heureusement nous faisons d'autres
rencontres tellement plus riches. Fin de la parenthèse.
- 9 décembre : Camarones - Rada Tilly (plage de Comodoro
Rivadavia)
Journée de jonction. Le vent est violent aujourd'hui et la route
monotone. Sans s'en rendre compte nous montons à plus de 600m
d'altitude avant de redescendre rapidement Comodoro Rivadavia,
ville pétrolière sans intérêt. Nous allons au camping de Rada Tilly et
en profitons pour faire une bonne marche (6km) le long de cette belle
plage. Annie et Bernard nous rejoignent. C'est l'occasion de tchacher
et de prendre un bon apéro ensemble.
- 10 décembre : Rada Tilly - Forêt pétrifiée de Sarmiento -
Rada Tilly
Après une matinée farniente et Internet avec les enfants, nous décidons
de partir à Sarmiento voir le site des arbres pétrifiés. Nous rentrons
à l'intérieur des terres et découvrons une région recouverte de puits
de
pétrole. Jusqu'ici c'était des guanacos que l'on voyait au sommet des
collines, ici ce sont des pompes à pétrole !! Peu avant Sarmiento, la
nature change et se colore.
Le site de la forêt pétrifiée est superbe. Une petite rando d'1H permet
d'admirer ce beau paysage et tous ces troncs d'arbres pétrifiés.
Difficile d'imaginer que dans ce désert il y avait une forêt de
palmiers au temps des dinosaures. Le vent violent qui souffle depuis ce
matin ne nous empêche pas de profiter de ce joli petit parc naturel.
Une bonne surprise.
Ce même vent ne nous invite pas à rester sur Sarmiento et nous
préférons retourner à Rada Tilly où le camping nous offre un espace
abrité et calme. En route nous achetons de succulentes cerises. Quel
plaisir que d'en manger en décembre !
A notre arrivée, une bonne surprise nous attend : nos voisins de
Camarones sont tous arrivés (les belges et les irlandais, les
allemands/australiens étaient déjà là). Tout le monde est heureux de se
retrouver et il règne une super ambiance dans ce coin du camping. Un
jeune suisse est également là et connait quelques problèmes mécaniques.
Tout le monde essaie de l'aider. C'est ça la solidarité entre voyageurs
!!
- 11 décembre : Journée repos à Rada Tilly
Au programme, farniente, Internet, discussions et échanges d'infos
entre voyageurs. Roberto, un suisse italien se joint à nous. Le vent
souffle en tempête aujourd'hui et nous nous félicitons d'être restés au
camping. Un bus hôtel rempli de vieux allemands vient s'installer près
de nous. Ce sera l'attraction de l'après-midi. Nous organisons un bel
asado entre voyageurs qui se termine à la nuit. Beau moment de
convivialité comme on les aime.
- 12 Décembre : Rada Tilly - Puerto Deseado (280 km)
Réveil sous une pluie battante. Hier il faisait 28°, aujourd'hui nous
nous contenterons d'un 13° ! Rien à voir en route, nous profitons donc
de ce temps maussade pour nous avancer. Le vent violent est toujours
là. Notre grand lanterneau a failli en faire les frais. Une bourrasque
plus forte que les autres l'a soulevé. Il a cassé sa fixation. Monique
l'a rattrapé à temps et Mac Gyver a bricolé tout ça pour qu'il tienne
le coup. On ne peut plus l'ouvrir mais il est toujours là !!!
En route nous découvrons une colonie de lions de mer que l'on peut
approcher de tout près. Ils sont les uns sur les autres, se déplacent à
chaque vague, font les fous dans l'eau, se chamaillent, roupillent ....
un vrai spectacle. Pour les futurs voyageurs ils sont sur la plage à la
sortie de Caleta Olivia en direction du sud.
Voir une vidéo ici
La route est longue et difficile à cause du vent et des fortes averses
mais quand nous arrivons à Puerto Deseado, le soleil est de retour
(mais
le vent toujours là). Le site est joli, la ville plutôt grande est
tournée vers la pêche. Nous bivouaquons près du port, sur le parking
d'une agence de voyage qui propose des sorties en bateau pour voir
pingouins, dauphins, oiseaux, lions de mer etc... Le vent violent cloue
les bateaux au port et le tarif est prohibitif (50€ pour une
sortie de 2H). Nous préférons nous payer une bonne picada de mariscos
(assortiment de fruits de mer).
- 13 Décembre : Puerto Deseado - Puerto San Juan
Le temps est vraiment trop mauvais ce matin pour envisager de rester
ici (6°, pluie et vent fort). Impossible de balader à pied ou d'aller
en
bateau voir les pingouins Gaimard. Un coup de chauffage au lever nous
fera du bien. Michel et Ross nous font un petit coucou en passant. Nous
ignorions qu'ils étaient ici aussi. Puis nous partons donc en direction
de Puerto San Juan. Le vent faiblit, le soleil revient et les 400 km de
l'étape sont vite avalés finalement. Le paysage est bien moins
monotone. Les vallons, collines, petits canyons et salars remplacent la
platitude de la veille. Les couleurs apparaissent et surtout c'est la
fête des animaux patagons. Nous croisons des quantités de guanacos,
nandous, tatous et même un zorro (renard), sans compter les chevaux et
moutons.
- 14 Décembre : Route côtière de San Julian / Puerto santa
Cruz
Nous quittons Puerto San Julian par la piste côtière longue de
30 km avec les Bénistants qui nous sèment rapidement. Les paysages sont
très sauvages. Nous apercevons même des baleines au large. Nous les
observons longuement et aimons traîner sur cette piste. La vue est
superbe ("Amazing" nous avait-on dit à l'OT) au Punto Panoramico. La
chaleur est revenue (jusqu'à 28° contre 13° la veille).
Après un pique-nique pris en bord de plage, nous filons jusqu'à Puerto
Santa Cruz. En route la pampa est encore pas mal plate et monotone. Nos
amis les guanacos et les nandous sont encore bien présents.
A Puerto Santa Cruz, le personnel de l'OT est charmant avec nous et
nous indique tout ce que l'on peut voir ici, c'est à dire pas grand
chose :-). Demain nous irons voir des manchots à la Punta Quilla en
ciblant bien la marée car on les atteint à pied et le chemin est en
partie submergé à marée haute.
Nous nous installons au camping municipal, bien à l'abri du vent qui
souffle toujours fort.
- 15 Décembre : Colonie de manchots à Punta Quilla. La bonne
surprise du jour.
Située à 17 km de Puerto Santa Cruz, la Punta Quilla abrite une colonie
de manchots de Magellan. Pour l'atteindre, il faut attendre que la
marée baisse car l'accès se fait par la plage, au pied de falaises. La
balade est superbe. On se retrouve seuls au milieu des manchots. Ici
pas beaucoup de nids creusés dans le sable mais plutôt un habitat sous
les buissons. Un grand moment d'observation de ces petits animaux si
sympathiques. Beaucoup de bébés. Les cormorans et les guanacos sont
très présents aussi.
Une superbe balade, loin des sentiers battus par les touristes.
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16 Décembre : Puerto Santa
Cruz - El Chalten 380km. L'apocalypse !
Nous quittons la côte atlantique et prenons la direction plein ouest
vers El Chalten par la 288. Le vent souffle très fort et cette étape de
jonction se révèlera bien pénible. Impossible de dépasser les 70km/h,
record de consommation (13,5l au 100) et surtout 120km de piste pas
terrible, terrible. C'est le désert, seulement 3 véhicules croisés en
3H de piste. Par moment le vent projette sur nous des nuages de sable
et de gravillons. Un véritable enfer ! Le pare-brise en fera les frais.
Le voilà marqué de mille petits impacts. Nous verrons s'ils
disparaissent à la longue. Nous retrouvons avec plaisir le goudron à
Tres Lagos. Le vent souffle toujours en tempête. Quasi impossible
d'ouvrir la porte du camping-car. Heureusement nous en avons une qui
coulisse :-).
Au milieu de la pampa désertique, une oasis avec des flamands roses !
L'enfer : piste, vent, sable !
"L'asfalto" tant attendu, enfin là !
L'arrivée à El Chalten se fait sous la pluie et le froid (ils sont loin
nos 26° de ce matin). Ici on en a perdu 20 d'un coup ! Il paraît que
demain il va faire beau. On se prépare donc pour allez voir de près ce
Fitz Roy que l'on avait vu de loin il y a 5 ans.
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