- 17 Janvier : Villarrica - Mehuin
Après une semaine très agréable dans la région de Villarrica, nous
retournons vers l'océan Pacifique. L'avantage du Chili, c'est qu'en à
peine 100 km, on passe de la montagne à l'océan. Mehuin est niché dans
un estuaire ainsi que les villages voisins de Mississipi et Queule. Une
bonne surprise que ces deux villages de pêcheurs très authentiques et
actifs. A midi nous mangeons dans le comedor du port. C'est un hangar
où sont regroupés de petits restaurants qui partagent les tables. En
fait les cuisines sont tenues par des mamas qui préparent tout sur
place. Pas de cuisine industrielle ici ! La côte nous réserve de beaux
paysages et nous nous installons dans un très joli coin au bord de
l'estuaire pour passer la nuit. Nous observons les allers et venues des
petits bateaux de pêche et la ronde des oiseaux.
Mehuin
Le petit port de Mississipi
Le site du village de Queule
Notre bivouac super agréable
- 18 janvier : Mehuin - Temuco - Puerto Saavedra
Nous avons un peu de mal à quitter notre beau bivouac et c'est vers
midi que nous levons l'ancre. La journée sera moins agréable qu'hier.
Les paysages et le port d'arrivée n'ont rien d'exceptionnels. Il fait
chaud et beau (jusqu'à 27° à l'intérieur des terres). Nous faisons un
gros détour pour éviter des pistes. Nous préférons agir ainsi et
réserver le ripio aux endroits qui en valent la peine. Etape dans un
petit camping miteux et sans eau (il y a un problème sur la commune).
Le vieux pépé propriétaire est bien sympa et ce sera notre bonne action
du jour.
Le site de Puerto Saavedra, très beau vu d'en haut
Une colonie de pélicans
Plage de sable noir et notre minuscule camping
- 19 Janvier : Puerto Saavedra - Melipeuco
Nous prenons vraiment le rythmes vacances (le rythme Boulégon disent
nos amis). Réveil à 9H30 (les chiliens
vivent le soir et les matins sont hyper calmes). Départ 12H00 ! Nous
prenons la direction du Parc Conguillio où nous projetons de passer 3
jours avec quelques randonnées à la clé. La route est sans charme, le
GPS se trompe (heureusement que Monique suit sur la carte). Il fait
chaud (28°) et on apprécie. On se dit que la journée ne sera pas
mémorable quand au détour d'un virage on découvre un nouveau volcan, le
Llaima (3125m). Nous le contournons et pouvons l'admirer sur plusieurs
angles. La lumière de fin d'après-midi le met en valeur tout comme le
paysage de montagne qui nous entoure.
C'est un des volcans les plus actifs du Chili. Aujourd'hui il se repose.
Autre bonne surprise de la
journée, nous découvrons une estancia avec un corral et des cavaliers
qui s'entraînent à bloquer une vachette. Evidemment nous nous arrêtons
pour admirer le spectacle. Les gauchos nous interpellent gentiment et
me proposent même de monter à cheval ! Juste à moi qui suis incapable
de faire obéir le moindre équidé ! Nous engageons la discussion et ils
nous expliquent qu'ils s'entraînent car samedi et dimanche prochain il
y a une grande fête de rodéo à Currarehue. Nous passons un bon moment à
les regarder.
Nous changeons nos plans. C'est décidé, demain nous reprendrons la
direction du sud pour être sur place samedi et dimanche et assister à
ces rodéos. Nous reviendrons ensuite au parc Conguillio.
- 20 Janvier : Melipeuco - Curarrehue
Notre rythme ne s'accélère pas ! Nous trainons au camping, discutons
longuement avec un couple de français puis nous nous décidons à partir
vers 1H !!! Nous revenons donc dans la région de Villarrica que l'on va
finir par connaître par cœur :-)
A Curarrehue, perdu au fond d'une vallée, nous trouvons l'arène où vont
se dérouler les rodéos ce week-end. Nous nous installons sur leur
parking. Des concurrents arrivent petit à petit, d'autres s'entrainent,
tout le monde s'active pour préparer les lieux, de nombreux cavaliers
passent et repassent devant nous, une jument allaite son petit. Tout à
côté se tient un petit marché en plein air au bord de la rivière. Bref
l'atmosphère est très tranquille et paisible. Il fait chaud (31°
aujourd'hui) mais un petit vent nous ventile agréablement.
- 21 janvier : Rodeo de Curarrehue
Les derniers participants arrivés, les sonos installées, les cuisines
prêtes, le spectacle peut commencer. En fait ce n'est pas un spectacle
mais un concours avec plusieurs manches qui attire beaucoup
de cavaliers. Il y a d'ailleurs plus de participants que de spectateurs
! Et nous sommes les seuls touristes.
Chaque manche oppose plusieurs équipes qui doivent faire un parcours
imposé. Aux commandes 2 cavaliers et 1 vache qui va leur donner du fil
à retordre.
Première phase : la vache est lâchée dans l'espace en forme de
demi-lune. Les cavaliers la forcent à tourner autour (3 tours en
général) pour lui faire comprendre qu'elle va devoir les suivre.
Phase
2 : les cavaliers doivent faire courir la vache le long des bords de
l'arène en l'encadrant de près car sinon elle a vite fait de partir
dans la mauvaise direction.
Nous sommes étonnés de la vitesse à laquelle peuvent courir les vaches.
Elles arrivent parfois à distancer les chevaux.
Phase 3 : ils la dirigent vers
une zone avec un rembourrage contre lequel ils doivent la plaquer
brutalement pour ensuite faire demi tour et rejoindre une deuxième zone
rembourrée, replaquage puis dernier demi tour et dernier plaquage de la
vache qui peut ensuite regagner son enclos. La manière d'encadrer, de
plaquer, de repartir rapporte des points (ou en enlève s'ils perdent le
contrôle de la vache, ce qui arrive fréquemment) aux équipes.
On va vers la zone rembourrée. Pour diriger la vache, le cheval de
devant galope en crabe !!
Et vlan ! la vache est projetée contre le rembourrage ! Et c'est
reparti pour un nouveau tour !
Parfois la vache tombe et
n'arrive pas à se relever ou bien se sauve. Dans ce cas des "picadores"
interviennent. Le plus rigolo est celui qui vient remettre en place les
pattes de la vache ou la tire par la queue pour la redresser. Il est
très efficace !
Beaucoup
de spectateurs ont le grand chapeau plat à larges rebords, typique des
gauchos d'ici. Les concurrents le portent également mais mettent
souvent
un casque (à large rebord lui aussi) pendant l'épreuve.
- 22 janvier : Curarrehue - Villarrica
Nous restons sur les lieux du rodéo et assistons avec intérêt aux
finales du matin. Les spectateurs, en cette matinée, sont rares mais
passionnés. Quelques photos supplémentaires et une vidéo ici
Le départ de l'épreuve
Les petites mains
indispensables dans l'organisation de cette confrontation. Les ouvreurs
de portes jouent un rôle primordial et doivent faire preuve d'une
attention soutenue.
Nous terminons, pour la
troisième fois, la journée à Villarrica !
- 23 Janvier : Villarrica - Melipeuco
Avant de rejoindre le Parc National de Conguillio où nous pensons
rester quelques jours pour randonner, nous faisons le plein de
nourriture, eau etc... Bref, on a de quoi tenir un siège.
La montée jusqu'au parc est excellente. On traverse des coulées de lave
qui nous rappellent celles du Fogo au Cap-Vert. Mais arrivés à
l'entrée, là c'est la déception. Nous apprenons que tous les parcs sont
fermés au minimum pour 5 jours à cause des risques d'incendie ! Notre
projet tombe à l'eau et la suite du voyage va devoir être modifiée.
Nous faisons quand même une toute petite rando très facile.
Si vous regardez bien, vous apercevez notre fourgon au pied du volcan
Llaima et de sa belle coulée de lave.
Chute du Truful Truful
Nous ne sommes pas seuls, bloqués devant l'entrée du parc (qu'ils
évacuent d'ailleurs) et prenons deux jeunes chiliens en stop. Nous
décidons d'aller jusqu'au lac d'Icalma, qui est parait-il très beau.
Mais au bout d'une vingtaine de kilomètres, un très mauvais ripio nous
attend. Nous abandonnons nos 2 jeunes au bord de la route et nous
replions sur Melipeuco, au camping los Pionieros. Là nous nous rendons
compte qu'un des auto-stoppeurs a oublié son blouson avec papiers,
carte bleue etc .... Nous ne savons pas où ils sont, ils ne nous
connaissent pas ! Comment faire ? La gérante du camping lance un appel
sur la radio locale. Demain nous remettrons le tout aux carabineros si
l'appel n'a rien donné.
Dans le camping nous rencontrons une jeune famille française (Kristell, Olivier,
Salomé et Elisa) qui voyage
avec ses deux enfants. Comme d'habitude les discussions vont bon train
et on s'aperçoit vite qu'ils connaissent déjà notre histoire et qu'ils
ont rencontré Annie et Bernard, Jeanne et Michel, et bien d'autres
voyageurs que nous connaissons de près ou de loin !!! Une famille
allemande se joint à nous. Tout le monde est perturbé par cette
fermeture des parcs et chacun cherche à adapter son voyage à cette
nouvelle donne.
Encore une belle rencontre.
Belle vue depuis notre fourgon (avec zoom)
- 24 Janvier : Melipeuco - Lac Lanalhue
La fermeture des parcs est confirmée malgré le temps couvert. Nous
quittons le camping et, après un arrêt chez les carabineros pour leur
remettre le blouson et les papiers de notre auto-stoppeur distrait,
nous filons en direction de l'océan. Rien de bien spécial aujourd'hui
si ce n'est un incendie qui ravage des plantations d'eucalyptus. Après
plus de 200 km, nous nous arrêtons au bord du petit lac Lanalhue. Les
gens se baignent mais l'eau marron ne nous attire pas. Les vaches du
champ voisin profitent d'une ouverture intempestive de leur clôture
pour venir nous rendre visite.
- 25 Janvier : Lac Lanalhue - Llico
Aujourd'hui
nous rejoignons l'océan pacifique certainement pour la
dernière fois. Nous faisons un arrêt au musée mapuche de Canete.
Présenté par le Routard comme un excellent musée, il nous laisse sur
notre faim. Rien de bien extraordinaire. La civilisation mapuche
ressemble à tant d'autres de par le monde.
A midi nous faisons étape
dans le port de Lebu.
Nous
rejoignons ensuite la
côte en traversant de très grandes forêts d'eucalyptus. Cette côte a
des airs de bout du monde. Nous nous installons sur le petit port de
Llico et en faisons rapidement l'attraction. De nombreux passants
viennent nous voir, visitent le camping-car. Deux hommes avec leurs
enfants engagent la conversation, nous offrent un ceviche de fruits de
mer et passent un bon moment avec nous, apprenant des mots de français,
blaguant, riant. Bref un moment bien sympa et chaleureux.
Sur le ponton de Llico, les pêcheurs vendent directement leur prise,
essentiellement coques et crabes
José et ses enfants et amis
Un petit restaurant
s'impose, surtout que nos nouveaux amis chiliens nous disent qu'il est
bon. Bof, pas terrible le poisson mais ce n'était pas cher. Nous sommes
loin des régions touristiques du Chili.
Nous pensions dormir sur le port, mais c'était sans compter sur
l'hospitalité de José qui nous invite à venir dormir dans son jardin.
Une telle invitation de se refuse pas.
- 26 janvier : Llico - Victoria
Nous quittons José, Angi et toute la famille en promettant de passer
les voir à Santiago.
Angi nous a réservé un accueil vraiment très chaleureux. Muchas Gracias
!
En route nous revoyons ces
cimetières très particuliers et typiques de cette région.
Nous passons par
Conception,
grande ville cernée par les incendies. Il y en a partout, c'est
impressionnant. La température passe subitement de 29° à 36°, la fumée
obscurcit l'atmosphère. Au Chili toutes les maisons sont en bois. On
sent la population totalement impuissante et chose curieuse, on ne voit
pas un camion de pompiers en action. La situation n'est absolument pas
maitrisée. D'immenses plantations d'eucalyptus partent en fumée. Nous
traversons pendant des kilomètres et des kilomètres cette zone en nous
demandant si la route ne va pas être coupée comme ça a été le cas la
veille. La température continue de monter pour atteindre 40°, et le
vent souffle fort ! Nous comprenons pourquoi tous les parcs nationaux
ont été fermés. Sage précaution.
L'objectif
de la journée est d'aller voir les chutes de Laja en forme de fer à
cheval. Mais lorsque nous arrivons sur les lieux, la rivière est
quasiment à sec ! Nous décidons de continuer notre route en direction
de l'Argentine. Nous terminons cette très chaude journée dans la
piscine d'un camping.
Monique y est, cherchez bien.
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