- 5 février : Malargüe (Argentine) - San Clemente (Chili) par
le Paso Pehuenche
Le mauvais temps d'hier a laissé place à un grand ciel bleu. Quelques
sommets autour de Malargüe sont enneigés. Nous rejoignons donc le Chili
par le superbe col Pehuenche. Encore de magnifiques paysages au
programme du jour et un beau spectacle offert par des gauchos.
Le passage de la frontière a été rapide cette fois et la route très
bonne. Que demander de plus ? Une belle journée de plus que nous
finirons dans la piscine d'un complexe touristique qui nous accueille
pour la nuit.
- 6 février :
Nous décidons d'aller faire un petit coucou à l'océan Pacifique et
prenons la direction de Constitucion. Nous traversons des terres très
agricoles et riches. Les belles maisons (c'est rare au Chili) en
témoignent.
Mais les derniers 60 km sont terribles. En effet les récents incendies
ont totalement ravagé cette région entre Talca et Constitucion. C'est
comme si tout le département des Bouches du Rhône était parti en fumée !
Un vrai désastre humain et écologique, c'est impressionnant. Des
villages entiers ont brulé, les gens vivent désormais sous des tentes
de fortune. La solidarité s'organise, l'armée apporte son soutien à ces
gens qui ont tout perdu. Toute l'activité de cette région est centrée
sur l'exploitation forestière. On imagine les conséquences de cette
catastrophe pour la population. Chose curieuse, au milieu de ce
désastre, des drapeaux chiliens tout neufs flottent un peu partout !
Nous sommes très impressionnés et tristes pour tous ces sinistrés qui
ont placé devant ce qui leur reste d'habitation, des cartons sur
lesquels ils expriment leurs besoins (foin pour leurs animaux, lits,
meubles, eau etc....)
Constitucion a été léché par les flammes. C'est une petite ville
industrielle sans charme à l'exception de ses petites plages de sable
noir nichées sous les falaises.
Ces énormes rochers abritent des colonies d'oiseaux
Ici pas de port, tous les bateaux de pêche sont hissés sur la jetée !
- 7 février : En musardant le long de la côte
Nous remontons tranquillement vers Santiago mais au lieu de prendre
l'autoroute nous préférons longer la côte pacifique. Rien de bien
extraordinaire mais des petites stations balnéaires bondées le long de
cet océan froid et peu propice à la baignade. Cela ne décourage pas les
chiliens qui profitent tout de même de la plage en famille.
Ce soir nous avons au téléphone Annie et Bernard qui ont encore des
problèmes mécaniques (les amortisseurs à changer cette fois) et Jeanne
et Michel que nous n'arriverons probablement pas à retrouver en AMS.
Hasard extraordinaire, nos 4 amis sont dans le même camping et vont
certainement faire connaissance autour d'un bon apéro ! Nous aurions
bien aimé nous joindre à eux mais 2000 km nous séparent !
Du côté de Lloca
Pichilemu, paradis du surf.
Notre dernier coucher de soleil sur le Pacifique
- 8 février : Journée de transition
Nous rejoignons la région d'El Volcan (Monumento Natural El Morado) à
une soixantaine de kilomètres à l'est de Santiago. Route sans grand
intérêt. Toujours des forêts dévastées par les incendies. En approchant
de Santiago, la végétation change, les forêts disparaissent, les cactus
pointent leur nez. Nous nous installons au camping Nogales, à quelques
km du Monumento (une réserve naturelle en fait). Il semble qu'il soit
toujours fermé ! Demain nous partons visiter Santiago. La propriétaire
du camping a proposé de nous y conduire. Super.
Pas de photo aujourd'hui.
- 9 février : Santiago
Comme convenu, nous partons ce matin à Santiago avec la propriétaire du
camping. Elle nous fait visiter son lieu de travail, l'Académie
Diplomatique. C'est un très beau bâtiment ancien. Nous passons la
journée à déambuler dans Santiago, qui, comme on nous l'avait dit,
n'est certainement pas la plus belle capitale d'Amérique du Sud. Le
centre est très animé avec ces rues piétonnes mais peu de beaux
bâtiments. La place de la Constitution est chargée d'histoire. Le
quartier de Bella Vista est plus coloré et doit abriter une vie
nocturne trépidante. Le point fort de cette journée sera la visite de
La Chascona, la maison de Pablo Neruda. La maison en elle-même est
intéressante, mais c'est surtout la vie du poète qui y est retracée et
son engagement qui nous passionnent. C'est vraiment très bien. A ne pas
rater !
Centre historique
Les rues piétonnes sont très animées
La place de la Constitution, de sinistre mémoire. C'est ici que les
avions de Pinochet ont détruit le régime de Salvadore Allende.
Le quartier de Bella Vista
La maison de Pablo Neruda (photos interdites)
De retour, nous mangeons au
petit restaurant du camping puis la propriétaire, passionnée
d'astronomie, nous fait découvrir son observatoire. Elle et son mari
ont construit un outil pédagogique extraordinaire. Elle nous explique
comment elle aborde des sujets complexes et par des manipulations
simples les fait comprendre à ses visiteurs. Malheureusement ce soir
c'est pleine lune et nous ne pourrons pas observer les étoiles, mais
nous avons passé un excellent moment.
Petit détail qui a son importance, nos hôtes parlent très bien français.
- 10 février : Journée repos
Pas de photos du farniente :-)
- 11 février : Monument Naturel El Morado
Nous remontons la vallée du rio El Volcan pour rejoindre Baños Morales
et l'entrée du parc El Morado. Les paysages de montagne sont une
nouvelle fois superbes. Nous ferons le dernier kilomètre à pied, un
ripio très pentu et en mauvais état ne nous inspirant pas confiance.
Arrivés à l'entrée du parc, nous avons la confirmation qu'il est
toujours fermé et que "comme c'est le
week-end, l'administration de la CONAF ne prendra de décision
d'ouverture que lundi ou mardi
!!!". Bref impossible de monter jusqu'au glacier ! Nous faisons une
petite balade le long du rio et renonçons à aller barboter dans la
piscine des thermes, l'eau jaune à 20° ne nous inspirant pas vraiment.
De retour au camping, nous y retrouvons avec plaisir Philippe et
Dominique.
- 12 Février : El Melocoton - Isla Negra
Après la visite de la maison de Pablo Neruda à Santiago, nous avons eu
envie de voir celle d'Isla Negra ainsi que son tombeau. Nous traversons
donc à nouveau le Chili pour rejoindre l'océan.
A l'origine Isla Negra était un coin très isolé sur la côte, ce n'est
plus le cas aujourd'hui. Le site est enclavé au milieu de stations
balnéaires très fréquentées en cette période mais il est resté un havre
de paix. De très nombreux chiliens et touristes viennent se recueillir
sur la tombe de Pablo Neruda. Cette tombe en forme de bateau orientée
face à la mer est assez extraordinaire et mérite à elle seule le
déplacement. La visite de la maison est elle aussi très intéressante.
On y découvre tout d'abord une situation face à l'océan tout à fait
extraordinaire (ah la vue depuis la chambre !!!!) mais aussi la passion
du poète pour toutes sortes de collections (proues de navires,
coquillages, maquettes, masques etc etc...) et bien sûr, des pièces
toutes tournées vers l'océan.
Bivouac au bord de la plage.
- 13 février : Un saut de puce !
Au réveil nous nous rendons compte que l'océan nous a effleuré pendant
la nuit. Manifestement ce sont des grandes marées qui offrent un super
spectacle. Nous en profitons toute la matinée avant de prendre la
direction du petit port de Quintay. Mais il nous faut traverser les
stations balnéaires qui occupent cette côte et on se croirait sur la
côte d'Azur en plein été. Nous arrivons enfin à nous extraire des
embouteillages et traversons un beau massif forestier avant d'arriver à
Quintay.
La descente sur le port (interdite aux camions et bus) est très pentue
et arrivés en bas il y a juste la place de faire demi-tour ! La
remontée extrêmement raide est très limite (tant en étroitesse qu'en
pente) mais notre vaillant Ducato l'avale sans se plaindre, même après
un arrêt forcé en milieu de montée ; Il nous étonnera toujours !!!
Quintay est coincé entre des falaises et est un ancien port baleinier.
Aujourd'hui cette activité est arrêtée mais on peut encore visiter les
anciennes installations. On y trouve aussi de bons restaurants. Pour
les atteindre en ces temps de forte marée, il faut pactiser avec les
vagues et passer en courant, sinon c'est le bain de pieds assuré !
Monique, même en courant n'évitera pas le bain de pieds :-)
C'était les baleines bleues (les plus grandes) qui étaient chassées
avant le moratoire
- 14 février : En remontant le long de l'océan Pacifique
Nous partons en fin de matinée et prenons la direction du nord. Nous
préférons suivre la côte plutôt que de prendre les autoroutes. Ce choix
n'est pas très judicieux, tout au moins au début. En effet la traversée
de la banlieue de Valparaiso n'a rien d'intéressant. Nous cumulons
embouteillages et zones industrielles !! Heureusement après Ventanas,
on retrouve une très belle côte touristique. Nous voulions faire un
arrêt à la petite station balnéaire de Zapallar mais c'est le St Tropez
du coin et tout est privé. On arrivera quand même à apercevoir le site
de ce beau village qui rappelle la côte d'Azur. Ici pas de petites
maisons en carton pâte mais de superbes demeures.
En poursuivant vers le nord nous pensons nous arrêter à Los Molles,
décrit par le Routard comme un joli petit port. De port, on n'en a pas
trouvé mais du monde style Palavas les Flots, ça oui ! A fuir ! Nous
trouvons refuge à Pichidangui, pour le coup jolie petite station
familiale avec un petit port. Nous nous posons sur le parking de
l'église qui est située face à l'océan et profitons de cette vue
exceptionnelle.
Les fidèles ont une vue imprenable sur l'océan
Le Pacifique nous fait son spectacle favori
Aujourd'hui c'est la St Valentin. Nous fêtons ça au bon restaurant du
Club de Yates
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