(septembre 2014)
Départ
Anvers - Hambourg - Casablanca - Dakar - Vitoria - Rio de Janeiro -
Santos - Paranaguay - Arrivée à Montevideo
4 semaines de traversée
(L'étape à Zarate a été déplacée après Montevideo en raison d'une grève
des douaniers argentins, ce qui nous a bien arrangés)
- 25 août : Anvers
Ça
y est, nous avons embarqué en moins de temps qu'il ne faut pour
l'écrire. Aucun contrôle en dehors du billet, des passeports et du
carnet de vaccinations. On a traversé le port au milieu d'énormes
containers nous passant au dessus de la tête (séquence émotion), avons
très peu attendu pour placer le fourgon. Il est bien au chaud, dans un
coin. Quant à nous nous avons pris possession de notre cabine plutôt
agréable. Le bateau aurait besoin d'un bon coup de peinture à
l'extérieur mais l'intérieur est simple et correct. Tout le personnel
rencontré est très sympa, y compris le Capitaine qui est venu se
présenter (ça c'est pour André !!). Seul petit inconvénient il a fallu
monter nos bagages par l'escalier, l'ascenseur étant en cours
d'entretien. Le fourgon est au 6ème étage et nous au 12ème. Ça nous
fait faire un peu de sport :-)
Bref nous sommes ravis. Le départ vers Hambourg est prévu pour demain.
Nous devrions y charger 6 autres passagers (allemands
probablement). Actuellement nous sommes 3 français (dont un
d'origine chilienne).
- 26 et 27 août : Départ
Anvers
Nous prenons nos marques sur
le bateau. Horaires
des repas dignes d'une maison de retraite (7:30 / 11:00 et 18:00). Le
cuisinier italien nous régale. Nous avons droit à 3 plats (dont
systématiquement un de pates) puis un fruit. On ne mourra pas de faim
!!!
La
journée se passe à regarder le chargement du bateau et particulièrement
des containers (impressionnant !). Le temps exécrable nous condamne à
rester la plupart du temps dans notre cabine. Les cales sont remplies
de voitures, camions et autres engins.
Nous
quittons en fin d'après-midi Anvers en passant une écluse très
étroite. Les deux bateaux garés à coté de nous doivent être
impressionnés par notre hauteur. C'est ensuite la descente de l'Escaut
jusqu'à la mer du Nord qui prendra plus de 6 heures en tout.
La traversée vers Hambourg se fait sous le soleil mais à allure
d'escargot. Nous devons en effet remonter l'Elbe et un pilote doit
venir nous chercher. La journée se termine donc par du surplace.
Peut-être avancerons-nous pendant la nuit. Par bonheur la mer est
calme. En route nous longeons des champs Offshore d'éoliennes. C'est
assez impressionnant car les routes des très nombreux cargos longent
ces parcs. Attention en cas de brouillard :)
Le port d'Anvers
Du haut de nos 12 étages, la grosse péniche parait bien petite !
Les parcs d'éoliennes en pleine mer
Monique charme les marins, nous tchatchons entre passagers, lisons,
rêvons ..... Bref le temps passe plutôt vite
- 28 août : Hambourg
Le bateau est entré au port
d'Hambourg après 6h de remontée de l'Elbe au petit matin. Il ne
repartira que demain, nous avons donc quartier libre. Nous en profitons
pour aller visiter la ville.
Avant de partir nous avons droit à une fouille en règle par la douane
allemande de notre cabine. Tout, vraiment tout a été ouvert et scruté à
la loupe par une douanière faisant du zèle. Comme nous n'avions rien à
nous reprocher, nous sommes restés très zens.
Sur les conseils d'un passager allemand nous avons emprunté un tunnel
très spécial qui traverse l'Elbe et rejoint le centre ville. On y
accède par un ascenseur, on traverse le tunnel et on remonte par un
autre ascenseur. Le plus surprenant est que les voitures empruntent le
même chemin que nous. Plutôt original !
Nous apprécions de sortir du bateau et passons la journée (estivale) à
flâner dans cette ville qui n'est pas la plus belle que nous ayons
visitée. Un bon moment. Le soir nous faisons connaissance des 6
derniers
passagers qui ont embarqué dans l'après-midi. Au final nous sommes 3
français, 1 couple d'autrichiens, 1 de Suisse et 1 de HongKong. La
langue commune va être l'anglais. On pratique aussi l'italien avec
l'équipage et on doit apprendre l'espagnol ! Je ne sais pas bien quel
mélimélo nous barjaquerons à l'arrivée :)
- 29 août : Départ Hambourg
Le temps maussade et le départ annoncé pour
l'après-midi ne nous incitent pas à retourner en ville. Nous passons
donc la journée à regarder, fascinés, tout ce qui se passe sur le port.
Une véritable fourmilière où chacun s'affaire pour charger au mieux et
au plus vite toutes sortes d'engins à roues ou chenilles sur notre
cargo. On ne compte plus le nombre d'Audi, VW ou Mercedes que notre
cargo engouffre. C'est impressionnant. On n'a vraiment pas le temps de
s'ennuyer.
En fin d'après-midi nous quittons le port d'Hambourg en direction de
Casablanca. La descente de l'Elbe à travers la ville et la campagne est
très reposante. Seule la fraîcheur du soir et la pluie revenue nous
feront regagner notre cabine d'où nous pouvons quand même admirer les
paysages.
- 3 septembre : Arrivée à
Casablanca
La mer du Nord et la Manche sont d'un calme olympien. Seule la mer
d'Iroise nous secoue un peu mais rien de méchant. Je ne suis pas encore
amariné et un léger barbouilli m'envahit en fin de journée mais
disparaitra très vite. Nous traversons le golfe de Gascogne sur une mer
d'huile (ouf !). Merci l'anticyclone des Açores. Nous longeons la
Galice et le Portugal dans les mêmes conditions. Les jours s'égrennent
lentement au rythme des repas, des moments de bavardage entre
voyageurs, parties de baby-foot, ping-pong, salle de gym, des longs
moments sur le pont (à 22m de hauteur) à observer la mer et les autres
bateaux. Quelques dauphins sont même venus nous saluer.
Chaque fois que nous longeons une côte de près, tout le monde est sur
le pont (équipage compris), téléphone en main à essayer de capter un
réseau. C'est très amusant à voir.
Nous suivons notre progression sur les GPS des téléphones ou de
voiture. Cela nous permet de voir où nous sommes. Nous progressons de
700 km par jour.
Le nouveau commandant, très agréable, met un peu d'ordre dans ce bateau
et nous faite visiter le poste de commandement. On a droit à
l'explication de tous
les instruments et il répond à toutes nos questions. Vraiment agréable
cet homme.
Rassurons ceux qui ont peur que l'on s'ennuie, ce n'est pas le cas du
tout. Aux activités communes se rajoutent la lecture, les jeux, les
films, les émissions de radio podcastées, la danse (nous répétons seuls
dans notre cabine, les autres passagers n'étant pas intéressés par la
chose), l'accordéon pour Monique, plus la sieste etc etc...... Bref
nous ne trouvons pas le temps long du tout.
Hier matin, nous nous sommes réveillés à l'arrêt ! Le bateau était en
panne (un filtre à huile qui fuyait). Le temps de réparer et nous
sommes repartis. La mer était d'huile, donc aucun souci.
Nous mouillons devant le port
de Casablanca dans l'attente d'une place. C'est au coucher du
soleil que nous accostons. Le déchargement des voitures commence
immédiatement et nous devrions repartir dans la nuit pour Dakar. Donc
pas de sortie du bateau possible mais ce n'est pas grave. Rendez-vous à
Dakar .... ou au Brésil :-)
- 8 septembre : Dakar
Il nous faut 4 jours pour rejoindre Dakar. En route nous longeons les
Iles Canaries pendant plusieurs heures. Comme à chaque fois que nous
approchons d'une côte, le rituel des recherches de réseaux
téléphoniques reprend. Tout l'équipage (passagers compris) appelle. Il
faut dire que c'est notre dernière opportunité d'appeler aux tarifs
européens.
Donc on en profite.
Mais nous ne faisons pas que téléphoner, nous admirons le paysage
également. Nous passons la journée à scruter l'horizon et l'océan. Une
baleine vient faire son show, une tortue marine prend la poudre
d'escampette à notre approche, des oiseaux virevoltent au dessus des
poissons, des bateaux de pêche s'aventurent au large ....
Nous sommes un peu en avance, donc le capitaine arrête le bateau en
pleine mer pour 4 heures. C'est l'occasion de faire un exercice de
sécurité (surtout l'équipage, nous, nous ne faisons qu'enfiler nos
gilets). Un autre jour, le commandant nous réunit pour nous expliquer
le fonctionnement d'un cargo comme le notre (du chargement au pilotage
d'un tel engin). Vraiment sympa cet homme.
Les soirées jeux s'organisent. Nous faisons des parties acharnées de
Dames Chinoises à 6 (merci Joëlle et François de nous avoir fait
découvrir ce jeu).
Avant d'arriver au Sénégal, nous longeons les Canaries, le Maroc, le
Sahara Occidental et la Mauritanie. L'océan est d'un calme absolu sauf
autour du tropique du cancer où ça bouge un peu (mais sans problème).
Nous avons déjà changé 2 fois d'heure (- 2h par rapport à la France)
Les Canaries au relief très aride et volcanique
Nous mouillons au large de
Dakar la dernière nuit avant d'entrer au port en début de matinée.
L'ambiance sur le port est bien différente de celles vues précédemment.
Il grouille de monde. L'équipage est tendu. Tout est sécurisé sur le
bateau. Tous les ponts sont fermés (c'est rassurant pour nos
camping-cars) et les accès à l'étage de vie condamnés. Nous n'avons pas
le droit de sortir, ni du bateau, ni même sur le pont extérieur ! C'est
un peu frustrant mais on fait avec. Chaque groupe de dockers montant à
bord est encadré par les membres d'équipage. Nous en croisons certains,
ils nous sollicitent immédiatement pour avoir un peu de tout. Plusieurs
craintes sont exprimées pour justifier ces restrictions, les vols, les
passagers clandestins, Ebola.
- La traversée de
l'Atlantique : Du 9 au 15 septembre
Nous quittons Dakar en fin de matinée pour notre grande traversée. Nous
sommes excités, c'est enfin le vrai départ, le grand saut vers
l'Amérique du Sud. Jusqu'à présent nous étions toujours proches de
l'Europe.
Au large de Dakar c'est un festival qui nous est offert par
des dizaines de dauphins. Ils sautent par deux, par 4, par 5 et même
par 6 en même temps. Un vrai show digne de Marineland ! Nous croisons
les derniers pêcheurs, une plateforme puis plus rien mais vraiment plus
rien (en dehors des poissons-volants) pendant des jours et des jours.
Pas un oiseau, pas un animal,
pas un bateau pendant la traversée ! Le temps n'est pas toujours beau,
le vent souffle, la mer légèrement agitée (mais très supportable). Sur
le pont le vent nous chasse, l'air semble plutôt frais. Où est le
fameux "pot au noir" ?
Le capitaine toujours aussi charmant nous organise des visites
(machinerie, poste de commandement, pas de photo à sa demande).
Nous passons l'Équateur au
début du 4ème jour. Nous changeons régulièrement d'heure. Le temps
s'écoule lentement et il nous tarde de revoir un peu de vie.
Nous attendons avec impatience les escales au Brésil, même si elles
sont courtes et ne nous permettent pas de descendre à terre.
Le dimanche, jour de repos de l'équipage, est prévu le baptême du
passage de l'Équateur pour 4 membres d'équipage pour qui c'est une
première (les passagers sont
épargnés). C'est un moment de franche rigolade au cours duquel les
"victimes" sont copieusement recouvertes de denrées diverses et
arrosées à la lance à incendie. Le barbecue prévu en extérieur est
finalement dégusté à l'intérieur à cause de la pluie. Une soirée
dansante termine cette bien sympathique journée qui réunit tout
l'équipage (à l'exception de ceux consignés pour le bon fonctionnement
du navire bien sûr).
Le 7éme jour de navigation
nous croisons enfin quelques bateaux et les oiseaux viennent nous
rendre visite ! Ils plongent pour attraper les poissons. Beau
spectacle qui nous ravit. Il nous en faut peu après une semaine de
désert liquide.
-
16 / 17 septembre : Vitoria (Brésil)
L'arrivée sur Vitoria après 7 jours de mer est un évènement pour nous.
Plusieurs baleines viennent fêter ça avec nous avant que nous
n'apercevions enfin la terre. On se sent immédiatement au Brésil, avec
ses plages, ses buildings, son relief si particulier (il ne manque que
le Christ Rédempteur pour se croire à Rio), ses favelas. Le port de
Vitoria est situé à l'intérieur des terres et son accès est
spectaculaire. Le cargo fait un demi-tour, poussé/tiré par des
remorqueurs dans un mouchoir de poche avant d'accoster. Du grand art !
Nous pouvons descendre à terre et fouler enfin le sol brésilien. Le
téléphone crépite, les SMS et les appels téléphoniques arrivent pour
notre plus grand plaisir. Un taxi nous conduit ....... dans un centre
commercial identique à tous les malls du monde !!!! Pas très typique
tout ça.
Le déchargement des voitures prend du retard et notre départ prévu à 5h
du matin est reporté à 5h du soir, marée oblige ! Le temps maussade ne
nous incite pas à ressortir.
Côté positif du retard, nous devrions arriver de jour à Rio demain.
Superbe départ de nuit (elle tombe à 17H45 !)
-
18 septembre : Rio de Janeiro
L'arrivée dans la baie de Rio est absolument magique. Le timing est
parfait, seuls quelques nuages nous cachent le Christ Rédempteur
(Corcovado). Rio s'étend sur des kilomètres et des kilomètres.
L'aéroport situé en pleine ville offre des scènes de décollage et
d'atterrissage spectaculaires. Les favelas recouvrent les collines
alors que les buildings longent les plages.
Nous avons l'après-midi et la soirée pour visiter. C'est casque sur la
tête que nous traversons le port avant d'aller prendre un taxi pour
rejoindre le funiculaire nous montant au Corcovado. La montée jusqu'au
sommet (700m) traverse une magnifique forêt tropicale. Une ambiance
d'enfer règne dans notre wagon, les brésiliens sont de grands fêtards.
Les dieux sont avec nous et le ciel se dégage suffisamment pour nous
permettre de profiter de ce lieu exceptionnel juste au moment de notre
présence !
La nuit arrivant très vite nous renonçons à aller jusqu'au Pain de
Sucre qui de toute façon est encapuchonné. Nous rejoignons le
quartier historique et populaire de Lapa en bus (conduit
par un Fangio brésilien). Tous les passagers s'occupent de nous pour
que l'on ne se trompe pas d'arrêt. On nous conseille même pour trouver
le bon bar et le bon restaurant. Vraiment sympas ces brésiliens et de
bons conseils !
- 19 septembre : Rio de
Janeiro - Santos
Le bateau quitte Rio à 4H30 du matin mais nous ne voulons pas rater ça.
Encore une superbe sortie du port. Le paysage complètement dégagé au
lever du soleil nous réjouit. Nous ne regrettons pas ce lever matinal.
La magie de Rio opère une fois de plus. Nous aurons tout le temps de
dormir pendant la journée avant notre arrivée à Santos (port de Sao
Paulo) ce soir.
Arrivée à Santos comme prévu
en début de soirée. Le plus grand port du Brésil est un immense port
naturel. Nous pénétrons ce grand delta envahi d'immeubles, de favelas
et de zones industrielles. La vie et l'activité grouillent. Nous sommes
toujours aussi fascinés.
-
20 septembre : Santos - Paranaguà
Départ vers 6H pour Paranaguà. Nous sommes à nouveau sur le pont car
c'est toujours un sacré spectacle que les sorties ou entrées d'un port.
Le temps gris qui nous accompagne depuis hier ne permet pas de profiter
du lever du soleil. Tant pis.
Au petit déjeuner le capitaine
nous annonce une grande nouvelle. Les douaniers argentins projettent
une grève pour une semaine, la compagnie a décidé d'inverser les
escales. Nous n'irons donc pas jusqu'en Argentine (Zarate) mais
directement à Montevideo après l'arrêt de ce soir à Paranagay. Tous les
passagers sont aux anges et les sourires illuminent les visages. On
gagne 4 à 5 jours d'un coup ! Pourvu qu'il n'y ait pas d'autre
changement !
Nous atteignons Paranagua de nuit et sous la pluie. Ce port est niché
au fond d'un fjord profond.
- 21 au 23 septembre :
Paranagua - Montevideo
Nous quittons Paranagua au petit matin et n'avons pas eu
l'occasion d'en voir grand chose. Nous longeons de belles îles où il
fait certainement bon vivre avant de retrouver la pleine mer.
Notre arrivée à Montevideo est confirmée par le capitaine et nous en
sommes très heureux. Plus que 2 jours et demi de navigation avant de
poser les pieds (et les pneus) sur le sol uruguayen. L'excitation est à
son comble. Le voyage en cargo aura été un véritable voyage dans le
voyage que nous avons beaucoup apprécié. Nous ne regrettons vraiment
pas notre choix. C'est une belle introduction à l'aventure qui s'ouvre
à nous. Ce n'est pas sans nous rappeler la descente en voiture vers la Patagonie que nous avions tant appréciée en
2011.
Comme prévu nous accostons le 23. Un étrange nuage "tube" nous
accueille. Arrivés au port, nous descendons du bateau rapidement. Toute
la troupe se retrouve au phare pour passer notre première nuit
ensemble. Nous fêtons notre arrivée dans un très bon restaurant avant
que tout le monde ne se disperse aux 4 coins du continent.
Une nouvelle aventure peut commencer.....
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